Les Iris
Il s’agit donc bien d’un massif d’iris comportant toutes les caractéristiques de la plante. Le peintre a observé minutieusement les iris du jardin de Saint-Rémy et les a peints sur le motif. Mais ce sont aussi, et avant tout, les iris de Van Gogh, qu’une photographie n’aurait pu produire. La peinture permet à l’artiste de proposer une image forte et totalement subjective d’une réalité. Le chef-d’œuvre émerge d’un regard à la fois juste et singulier sur le réel et de la capacité de le restituer avec la maîtrise technique.
Aux prises avec des troubles psychiatriques, Van Gogh voit dans la création artistique le seul exutoire. Il l’exprime métaphoriquement : la peinture, dit-il, est « le paratonnerre pour ma maladie ». Son activité est donc intense. A l’asile de Saint-Rémy, il réalise cent trente tableaux. Dès son arrivée, il choisit les iris en fleurs plantés dans le jardin de l’établissement.
Les fleurs, présentant des caractéristiques communes mais des formes différenciées, émergent des feuilles allongées aux multiples courbures. Van Gogh a bien observé les iris et en fait une représentation formelle réaliste et forte. La force de l’image provient de la capacité de l’artiste à capter l’essentiel et à le restituer : entrecroisements des feuilles, fleurs éclatées.
La couleur constitue l’élément de liberté du peintre. Sa subjectivité se mêle au réel dans le but d’accentuer les contrastes et de créer un espace pictural d’une intense luminosité. Les feuilles, traitées dans un vert nettement plus clair que les véritables feuilles d’iris, mettent en valeur le bleu intense des pétales. Une seule fleur blanche apparaît, permettant d’apprécier l’importance du choix du peintre : un massif d’iris blancs aurait eu moins d’éclat sur la toile.
Les Iris de Saint-Rémy, peints en mai 1889, datent du début du séjour de l’artiste à Saint-Rémy-de-Provence où des crises hallucinatoires répétées l'ont conduit.
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